Publication du 26 juin 2019

Vœu présenté par Lilian NOIROT et Antoine CHUDZIK, conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté

La région Bourgogne-Franche-Comté est la région la moins ventée de France, y installer des éoliennes est donc totalement aberrant.

Pour pallier ce manque de vent, est souvent décidée l’implantation d’éoliennes gigantesques (180 mètres de haut voire plus de 200 mètres comme dans l’Auxois), ce qui constitue une pollution sonore et visuelle évidente. Cette hauteur démesurée eu égard à la géographie locale, aux églises et aux châteaux, dénature les paysages de notre beau département de Saône-et Loire. La rotation permanente des pales attire systématiquement le regard et perturbe l’analyse des lieux. Il en est de même pour les flashs lumineux diurnes et nocturnes.

Ces nuisances visuelles transforment le paysage rural en paysage industriel et en réduisent notamment l’attractivité touristique. Par ailleurs, une autre conséquence de ces parcs éoliens est une baisse significative du marché de l’immobilier via une baisse des plus-values sur les ventes des biens immobiliers. C’est donc une perte sèche pour le patrimoine des Français vivant à proximité des éoliennes qui n’est pas compensée.

Ces inconvénients pourraient être acceptables si les éoliennes étaient une source d’énergie efficace et verte : ce n’est absolument pas le cas.

La production générée par ces éoliennes est ainsi très aléatoire : en France, durant l’hiver 2010-2011 par exemple, le rendement de l’ensemble du parc éolien a varié de 3 à 70% de sa puissance installée. Par ailleurs, l’idée que le foisonnement des éoliennes puisse équilibrer la production électrique renouvelable à l’échelle française ou européenne est un mythe. En effet, au global, notre continent voit passer les mêmes dépressions et les mêmes anticyclones et il fait nuit en même temps partout (or la nuit d’hiver est le moment où la demande d’électricité atteint son pic). Ainsi, même si l’on venait à installer un réseau monstrueux de lignes à haute tension traversant la France et la reliant à ses voisins européens, cela ne serait pas suffisant pour répondre aux besoins énergétiques de notre pays.

Enfin, le recours à un système de stockage pour conserver les énergies produites par les éoliennes relève de la chimère : la production d’hydrogène par électrolyse qui est le plus souvent avancée est ainsi totalement irréaliste tant les pertes d’énergie induites par le procédé sont importantes (on estime que ce système permettrait de conserver seulement 25% de l’énergie produite, ce qui implique de fait que l’énergie stockée et ensuite consommée serait 4 fois plus coûteuse que si elle était immédiatement consommée). Ajoutons à cela le fait que le transport de l’hydrogène injecté dans le réseau de gaz naturel est trois fois plus cher que le transport du gaz naturel lui-même et qu’il est sujet à des déperditions importantes (les molécules d’hydrogène sont très petites), et on a la recette parfaite pour une explosion du coût de l’énergie. C’est la raison pour laquelle d’ailleurs aucun acteur privé ne s’est lancé dans cette voie.

Une étude de chercheurs du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a ainsi conclu que dans un système 100% ENR, le prix du MWh atteindrait 1600$ contre moins de 50$ aujourd'hui. Le coût des renouvelables est en effet pharaonique, et un pays comme l’Allemagne s’en aperçoit aujourd'hui : d’ici 2025, la facture globale s’élèvera à plus de 500 milliards d’euros, pour un niveau d’émissions carbonées qui sera équivalent à celui de 2009.

Les énergies intermittentes ont en effet besoin de centrales thermiques de même puissance, ce qui augmente le coût réel et provoque de la pollution supplémentaire, ces énergies étant souvent produites à partir de charbon, de lignite ou de gaz. Ce n’est pas un hasard si derrière les lobbys pro-ENR on retrouve des pétroliers comme Total.

Enfin, la Cour des Comptes elle-même a tiré la sonnette d’alarme sur le gaspillage d’argent public que constituent les investissements de l’État dans les énergies renouvelables, en rappelant que là où d’ici 2028, 72,7 à 90 milliards auront été investis dans l’éolien qui produira 15% au mieux de l’électricité, le nucléaire a coûté entre 72 et 80 milliards et produit plus de 70% de l’énergie électrique. Il n’est pas inutile non plus de rappeler qu’en dix ans, les taxes sur l’électricité ont augmenté de 500%, essentiellement pour financer le surcoût que représentent les énergies renouvelables. Ceci est absolument délétère pour le pouvoir d’achat des Français.

Surtout, dans la situation française, vouloir remplacer du nucléaire propre, efficace et peu coûteux par des ENR inefficaces, coûteuses et pas si écologiques (on pense notamment au solaire qui mobilise des minerais rares) relève de la folie, et surtout, ne fera rien pour améliorer le bilan carbone du pays. À l’heure où 80% des Français sont (faussement) convaincus que les centrales nucléaires contribuent au réchauffement climatique, il est de la responsabilité des élus de ne pas succomber aux discours obscurantistes ambiants.

Pour toutes ces raisons, la région Bourgogne Franche-Comté affirme par ce vœu se ranger du côté de la science, du pragmatisme et de la vraie écologie contre l’idéologie, et déclare refuser l’implantation d’éoliennes sur son territoire, et à Saint-Romain-Sous-Gourdon (71) en particulier.

Les cookies présents sur ce site nous permettent d’offrir des fonctionnalités relatives aux médias sociaux et d’analyser notre trafic